Les plantes à bulbe Tigridia

Description

Les caractéristiques de Tigridia

Tigridia est un genre des plantes à bulbes herbacées vivaces de la famille des Iridacées (Iridaceae) qui compte presque 55 espèces (selon les autres sources le nombre des espèces est plus petit: il y en a plus de 20 ou même plus de 35). Cette plante est originaire des territoires de l’Amérique Centrale (le Mexique, le Guatemala) et l’Amérique du Sud (l’Équateur, le Pérou, la Bolivie). Les Européens qu’y sont arrivés au XVI siècle considéraient l’espèce ornementale la plus étonnante et la plus attirante. Cette espèce a été nommée Tigridia pavonia (ligridie paon).  On dit que le premier mot dans cette expression, c'est-à-dire, le nom du genre, comporte des racines latines «tigris» (=«tigre») et «eidos» (=«similaire»), ce qui refléte la couleur bariolée d’une gueule de la fleur. Et l’épithète spécifique - «paon» - correspond, probablement, à l’apparence exotique de la plante. Dès lors Tigridia est un visiteur fréquent dans les jardins de l'Ancien Monde.

En étudiant les plantes du genre de Tigridia, les européens ont inventé quelques synonymes de son nom: Beatonia et Rigidella en 1840, Cardiostigma en 1877, Colima en 2003, Fosteria en 1968, Hydrotaenia en 1838 , Pardinia en 1844… Pourquoi? Peut être, les gens blancs étaient inquiétés par la présence depuis le XI siècle de la St. Tigridia (le jour de commémoration est le 22 novembre selon le calendrier grégorien) parmi les justes sanctifiés par l’église catholique. 

Les habitants du Mexique et du Guatemala – les Aztèques (du milieu du XIII siècle après Jésus-Christ) – pouvaient sans doute jouir la beauté gaie de Tigridia pavonia (ils nommaient cette plante «kakomité»). Pour les Aztèques c’était une plante potagère, et ils appréciaient principalement la nutritivité des bulbes. Les bulbes sont riches en amidon (21%) et carbohydrates (13% du glycose, 8% de la gomme). Les bulbes bruts brûlent la muqueuse buccale, tandis que les bulbes cuits sont goûteux comme les patates - Ipomoea batatas (ce sont des pommes de terre sucrées qui comprennent jusqu’à 30% de l’amidon et 6% du sucre). Répandu au Pérou et en Colombie, Ipomoea batatas était la nourriture des autres tribus des Indiens – les  Arawaks.   

Les Aztèques savaient des propriétés médicinales des racines de Tigridia pavonia et les utilisaient afin de soigner l’atocie, la fièvre, ainsi que les maladies  de l’ estomac.

Aujourd’hui Tigridia pavonia est cultivé au Mexique pour ses bulbes comestibles. Cependant à l'est de l’océan Atlantique cette plante est connue seulement comme une source du plaisir esthétique et de l’admiration.

Les tiges ramifiées atteignent environ 70 cm de haut. Un bulbe sain (allongé, un peu vrillé, jusqu’à 6 cm en longueur, 3-4 cm de diamètre) peut jeter 3-5 pédoncules dont chaque a environ une demi-dizaine des boutons. Le bouton s’ouvre dans la première moitié de la journée, le fleuron (10-15 cm de diamètre) vit seulement 8-10 heures... Mais ne vous déprimez pas: car les boutons s’ouvrent l'un après l'autre, la durée totale de la floraison varie de 15 à 25 jours. Et si la corbeille comprend 30 bulbes? Imaginez-vous que tous les bulbes vécussent jusqu’aux dernières semaines du juillet et commençassent à jeter 8-10 fleurons par jour. Dans ce cas pendant 5-6 semaines (même au début du septembre) le vue siuvant va caresser l’oeil: de grands  «papillons» avec les trois ailes se reposent sur la sommité des feuilles vertes claires xiphoïdes (longues avec les godages longitudinals)...

Les lobes extérieurs (larges) du périanthe de l’espèce primaire sont pourpres et violets en dessous et rouges au-dessus; les lobes intérieurs (plus petits et courts) sont jaunes et rouges ou jaunes et oranges avec des taches. Actuellement on a obtenu un bon nombre de nouvelles espèces jardinières avec les fleurons de la couleur différente: blanche, jaune, rouge et lilas, rose tendre, orange, etc., tandis que leurs cœurets jaspés (jusqu’à 6 cm de diamètre) sont entrelacés des taches et des raies de la couleur jaune, jaune d'or, carmine, rouge et rose. La hauteur des tiges des certaines variétés dépasse 1 mètre. En règle général, les feuilles sont dures et fortes, et il n’est pas nécessaire de les attacher.  

Les jardiniers-amateurs et les spécialistes-sélectionneurs peuvent s'intéresser aux autres espèces de ce genre:

— Тigridia buccifera avec les fleurons roses pâles 5-7 cm de diamètre;

— Тigridia galanthoides avec les fleurons qui rappelent les représentants du genre de Galanthus, plus connu comme les perce-neiges;

— Тigridia meleagris dont les fleurons rappelent Fritillaria meleagris (l’article particulier de notre «Encyclopédie jardinière» est consacré à Fritillaria meleagris);

— Тigridia mexicana avec les fleurons jaunes;

— Тigridia seleriana avec les fleurons bleus et mauves;

— Тigridia violacea dont les lobes extérieurs du périanthe pleurent assez rapide. 

Les secrets de la cultivation réussie de Тigridia

La reproduction est possible par formation des graines des fruits-cosses (on a besoin des graines de telles plantes qui commencent à fleurir en juin au plus tard). Il faut garder la plante en hiver, semer à la fin de l’hiver, ensuite penser aux jeunes plantes... replanter les plantules en bacs séparés... déplacer les pépines dans le jardin... et attendre la floraison qui a lieu seulement dans une année...

La téchnique alternative décrite ci-après est plus facile, rapide et pratique.

Vers la fin de la période de végétation le vieux bulbe (bulbe-mère) s’appauvrit complètement et les «enfants» prennent sa place (jusqu’à 5 enfants d’un bulbe). Pour faire les «enfants» plus forts il est recommandé:

- de ne pas dépenser l’énergie de la plante pour la formation des graines, c'est-à-dire, couper les fleurons morts avec les cosses tout de suite;

- de replanter Tigridia soigneusement en pot ou en bac (avec la motte) la veille des gelées (à la fin du septembre ou au début de l’octobre).

Déplacez Tigridia sous le toit (par exemple, dans la véranda). Placez au lieu bien éclairé et continuez de soigner la plante (arrosez, engraissez) afin de prolonger la végétation pour 1,5-2 mois pendant lesquels les tubercules et les bulbes croissent le plus vite et peuvent devenir complètement mûrs.  Quand la partie épigée devient sèche il faut diminuer le volume d’arrosage.

Après la mort de la partie épigée (à la suite des froids forts ou du temps) coupez les tiges-pédoncules et déterrez la colonie avec les «enfants». Ne les séparez pas, sèches pendant 2-4 semaines au lieu aéré à la température ambiante, ensuite secouez de la terre et coupez les racines et les feuilles mortes en laissant les chicots de 2-3 cm en longueur. Traitez la colonie par des fongicides («Foundazol» en suspension de la concentration de 0,7%, «Benlat», «Maxim» ou l’infusion de 0,5 kg d’ail pour 1 litre d’eau) et séchez encore une fois pendant 1-2 semaines dans les mêmes conditions.

Après ce traitement placez la colonie (ne la séparez pas) dans les ciures de bois sèches, sable ou tourbe et la gardez à la température de 4—8°C dans l’ombre jusqu’au printemps. A la suite de l’humidité relative élevée (ou haute) les «enfants» peuvent moisir et/ou (ce qui est pire) pourrir. Si vous ne pouvez pas combattre la pourriture, suspendez les «enfants» au plafond dans un filet nylon qui doit assurer l’aérage nécessaire.

3-5 jours avant du jour de la plantation partagez la colonie en bulbes séparés. Séchez les bulbes, après plantez-les en pots drainés (les bulbes pousseront et les «hampes» apparaîtront ), ou en bacs, ou repiquez. Au cours de la plantation prenez en considération les caractéristiques climatiques de la région où vous habitez et le danger des gelées possibles (Tigridia est très sensible aux gelées).

Il est mieux de repliquer les bulbes à la fin du mai. C’est indésirable de planter les bulbes plus tard faute du dessèchement qui peut être définitif. La plantation antérieur est dangereuse faute des gelées possibles.  Plantez de grands bulbes à la profondeur de 8 cm et de petits bulbes - plus près de la surface. La distance entre les bulbes doit être 15-20 cm. Le lieu de la plantation doit étre ensoleillé et abrité des vents froids et brusques de tous côtés.

Cette plante a besoin du sol fertile, veule (sableux, sablonneux, au pire, argilo-sableux), tempéré humide, acidulé ou neutre (pH = 5,0—7,3). Il faut remanier la terre, ajouter de la cendre, les autres engrais minéraux et organiques (compost ou fiente, humus, tourbe). L’excès et la stagnation de l’eau peuvent perdre la plante, c’est pourquoi faitez le drainage fixe sous toute la corbeille ou ajoutez du sable (ou de la vermiculite) sous le fond du bulbe.  

Pour hâter la floraison plantez les «enfants» en pots en avril (même en mars), placez sur les appuis des fenêtres dans la chambre, dans la véranda ou dans la forcené; au début arrosez-les rarement et augmentez l’arrosage quand les hampes apparaissent. On peut repiquer les «enfants» au début du mois de juin.

Arrosez Tigridia régulièrement avec le mince filet d’eau chaude de telle sorte que l’eau atteint les racines. Pour protéger la plante contre les infections fongiques ajoutez dans l’eau du permanganate de potassium – une solution violette de formule chimique KMnO₄. Par temps chaud et pendant la floraison la plante a besoin de l’arrosage abondant. Si vous voulez diminuer la fréquence de l’arrosage, paillez la terre par les matériaux pulvérulents. De plus, le paillage aide à chauffer la terre, retarder son dessèchement et augmenter la quilité de la floraison.

En même temps, la qualité de la floraison dépend du contenu des matières nutritives dans les bulbes. En été il faut fertiliser Tigridia au moins 1 fois par mois (ou même 2 ou 3) par les engrais minéraux: on peut ajouter les engrais dans la zone des racines (au cours de l’arrosage) ou des feuilles (voir l’article «Le lierre»). Avant la floraison il est recommandé de fertiliser la plante toutes les deux semaines par les engrais phosphoriques potassiques.

N’oubliez pas d’ameublir la terre en arrachant de mauvaises herbes.

Les difficultés possibles

Les tubercules et les bulbes repliqués au froid prennent racines assez lentement, et les pousses apparaissent seulement dans un mois. Armez-vous de patience.  

Les arrosages superficiels nuisent aux plantes.

En repiquant Tigridia du pot, ne ruinez pas la motte autour du système racinaire, car cette plante ne supporte pas des lésions. Après la replantation pensez si il est nécessaire d’attacher une tige mince haute pour la proteger du vent. Il est recommandé de peindre l’appui (un pieu de bois ou une barre d'armature métallique) en vert-de-gris. En hiver, pendant la garde, examinez le matériel de plantation de temps en temps et jetez tout de suite les bulbes et les tubercules pourris. Si la préparation à la garde était correcte, la raison possible de la pourriture est suivante: les bulbes n’ont pas mûris. Sans doute, la mort des plantes est toujours une mauvaise nouvelle pour chaque jardinier, mais rien à faire – c’est une question de chance...  

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Les jardiniers fortunés peuvent admirer Tigridia couvert par de grands «papillons» avec les quatres ailes! Imaginez-vous telle splendeur, telle merveille – c ‘est pratiquement un fleuron carré...

Et ne perdez pas l’espoir!